Bonsoir Tristesse

Ce soir, je me sentais triste et, curieusement, je pensais au premier roman de Françoise Sagan. 

Françoise Sagan
PHOTO: Уляна Столярова12 / CC BY-SA 4.0


 Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.

 C'est sur ces mots que débute le premier roman de Françoise Sagan, Bonjour Tristesse, paru en 1954, alors qu'elle n'a que 18 ans.
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Nous sommes Samedi soir, il est 21.58 et je me prépare à jouer au poker. Je devrais avoir commencé depuis  une heure mais je reviens à l'instant de Chez Basha, une cafétéria libanaise située au centre-ville, où je me suis rendu à vélo vers 20.30 pour souper. Maintenant ça va, l'ivresse du jeu me saisit à nouveau (l'énergie bagarreuse des joueurs de poker sans doute) mais tantôt je ne me sentais pas bien du tout, je me sentais triste et seul. Pourquoi me sentais-je triste? Je ne sais pas et j'imagine que j'écris à l'instant pour le savoir.

Ce midi, j'ai invité à déjeuner (je me lève tard et je déjeune souvent à midi!) mon amie Doris au resto Grand-Mère Poule et je me sentais bien en sa compagnie. Je l'aime comme une soeur, une petite soeur que j'avais l'habitude de taquiner en la traitant de « petite tannante » ou de « petit monstre » car elle était pleine de vitalité comme un enfant agité mais maintenant, depuis plusieurs mois, elle me semble terriblement assagie, conséquence de sa relation amoureuse avec Joby peut-être ou encore effet de l'avancée en âge, alors je l'appelle maintenant « la grande tranquille », ce qui la fait sourire.

Ensuite j'ai acheté des écouteurs Sony au magasin La Source pour remplacer les miens, que j'ai gagnés en bonis grâce à Full Tilt Poker et qui me serrent les oreilles après plusieurs heures d'écoute. Et puis j'ai travaillé sur mes sites web avant de partir seul à vélo pour souper. Seul... c'est peut-être là où réside mon problème, je déteste manger seul, et  c'est probablement la raison pour laquelle j'invite souvent mes amis à manger au restaurant... une manière judicieuse d'utiliser les profits tirés du jeu!

En revenant à vélo en direction de chez moi pour commencer à jouer, j'ai été saisi il y a quelques minutes d'un terrible passage à vide, j'avais presque envie de pleurer en roulant. Je me sentais seul, j'avais le sentiment que ma vie était sans objet, inutile à moi-même et aux autres. Baudelaire aurait probablement parlé de spleen et écrit un de ses magnifiques poèmes. Mais Françoise Sagan  aurait parlé de tristesse et de solitude et c'est sous son patronage, saint ou diabolique je ne sais trop, que j'écris ce modeste billet de mon blogue pour parler de ma propre tristesse et de ma propre solitude. 

Mais les démons sont à l'instant exorcisés, provisoirement à tout le moins, et je dois commencer à travailler, commencer à jouer au poker!



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Citation du jour

« Les gens se sentent seuls parce qu’ils construisent des murs au lieu de construire des ponts » 
Joseph Fort Newton 

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